Vous avez installé un composteur dans votre jardin ou votre cuisine, et depuis, une nouvelle question vous suit à chaque repas : « Est-ce que ça, je peux le mettre au compost ? » Peau d’avocat, coquilles d’œufs, restes de melon, sachet de thé, serviette en papier, croûte de fromage… Les interrogations sont nombreuses et les réponses pas toujours claires.
Car composter ne se limite pas à vider son bac de cuisine dans un coin du jardin. Pour bien composter, il faut comprendre comment fonctionne le processus, et surtout ce que recherchent — ou fuient — les micro-organismes qui transforment vos déchets en humus. Un bon compost repose sur un certain équilibre. Et si certains déchets organiques s’y intègrent sans problème, d’autres peuvent ralentir la décomposition, perturber le processus voire générer des nuisances.
Cet article a pour but de vous aider à y voir clair, sans jargon ni morale. Vous y trouverez :
- Les principes clés pour comprendre ce qui se passe dans un composteur (la version pour les nuls et la version experts)
- Ce qu’on peut y mettre, et pourquoi
- Ce qu’il vaut mieux éviter, et pour quelles raisons
- Une liste exhaustive par ordre alphabétique des principaux déchets du quotidien, avec une réponse claire : compostable ou non ?
Que vous soyez novice ou déjà rôdé au compostage, ce guide vous permettra d’améliorer vos pratiques — ou simplement d’arrêter de vous poser la question à chaque fois que vous épluchez une carotte.
Partie 1 :
Que comprend un bon compost ?
Pourquoi tout ne se composte pas ?
Le compostage repose sur un processus biologique bien rôdé : la décomposition des matières organiques par des micro-organismes (champignons, bactéries) et des macro-organismes (vers de terre, insectes, cloportes, etc.). Ces êtres vivants transforment progressivement vos déchets en humus, une matière riche et stable que l’on peut réintégrer dans le sol pour en nourrir la vie. Mais ce processus ne fonctionne bien que dans certaines conditions. Et tous les déchets ne remplissent pas ces conditions.
Trois grands facteurs influencent la qualité d’un compost :
- L’équilibre entre carbone et azote
- L’aération du compost
- L’humidité
Un déséquilibre sur l’un de ces trois axes peut ralentir la dégradation, créer de mauvaises odeurs, voire rendre le compost inutilisable.
Le rapport Carbone / Azote : la clé d’un compost équilibré
On parle souvent de déchets « secs » et « humides », ou de « bruns » et de « verts ». Derrière ces termes se cache un ratio fondamental en compostage : le rapport C/N, c’est-à-dire la proportion entre le carbone (C) et l’azote (N) contenus dans les matières compostées.
- Le carbone est l’élément énergétique des micro-organismes. On le trouve dans les matières sèches : feuilles mortes, branches broyées, papier non traité, carton brun, sciure…
- L’azote est un accélérateur de croissance microbienne. Il est surtout présent dans les matières humides et riches : épluchures, restes alimentaires, tontes de gazon, marc de café…
Pour bien fonctionner, un compost a besoin d’un rapport C/N compris entre 25:1 et 30:1. Autrement dit, il faut beaucoup plus de carbone que d’azote. Si ce rapport est déséquilibré :
- Trop d’azote ? Le compost devient trop humide, il sent l’ammoniac ou le pourri, la fermentation prend le pas sur la décomposition.
- Trop de carbone ? Le compost se dessèche, ralentit, et les micro-organismes manquent de nutriments pour se développer.
À retenir : si votre compost est trop humide, ajoutez des matières brunes (feuilles mortes, carton). S’il est trop sec ou trop lent à se transformer, ajoutez des matières fraîches.
L’aération : un compost a besoin d’oxygène
Le compostage domestique est un processus aérobie, c’est-à-dire qu’il a besoin d’oxygène pour fonctionner correctement. En l’absence d’air, ce sont d’autres micro-organismes, dits anaérobies, qui prennent le relais… mais leur activité produit du méthane, des odeurs de fermentation, et ralentit la décomposition.
Une bonne aération permet :
- D’éviter les mauvaises odeurs
- D’activer la transformation des matières
- D’éviter la formation de jus ou de zones compactées
Concrètement, cela signifie qu’il faut :
- Brasser régulièrement son compost (tous les 10 à 15 jours)
- Ne pas surcharger en déchets très humides ou en couches épaisses (gazon frais, par exemple)
- Alterner les couches brunes et vertes pour favoriser une structure aérée
Comment gérer l’humidité de son compost ?
L’humidité est indispensable : les micro-organismes travaillent dans un environnement humide, pas sec. Mais trop d’eau peut chasser l’air et créer un milieu anaérobie. L’objectif est de maintenir une humidité comparable à celle d’une éponge essorée. Un compost trop sec ne se transforme pas. Un compost trop humide sent mauvais.
Sources d’excès d’humidité fréquentes :
- Trop de fruits, de légumes ou d’aliments cuits jetés sans ajout de matières sèches
- Absence de matériaux bruns absorbants (papier, carton, feuilles)
- Couvercle mal conçu sur le composteur (mauvaise évacuation de l’eau)
Bon réflexe : à chaque apport de matière fraîche, pensez à ajouter du brun. Si vous videz un saladier d’épluchures, ajoutez une poignée de carton ou de feuilles mortes par-dessus.
Quels déchets peuvent poser problème lors du compost ?
Tous les déchets organiques ne sont pas égaux face au compost. Certains sont trop gras, trop acides, trop lents à se dégrader, ou présentent des risques sanitaires.
Quelques exemples :
- Viande, poisson, produits laitiers : riches en graisses et protéines animales, ils attirent les nuisibles et se décomposent mal à température ambiante.
- Agrumes, ail, oignon : très acides ou antibactériens, ils peuvent freiner le travail des micro-organismes.
- Plantes malades : elles peuvent transmettre leurs agents pathogènes dans le compost.
- Papiers imprimés ou blanchis : contiennent des encres, des colles ou des traitements chimiques.
Dans un compost industriel, soumis à des températures élevées (jusqu’à 70 °C), ces déchets peuvent être traités. Mais dans un compost domestique, la prudence est de mise.
La version pour les experts
Plongée au cœur du compost : les coulisses d’un banquet microbien
Avant de voir ce qu’on peut ou non mettre dans un compost, il faut comprendre une chose essentielle : le compost n’est pas une poubelle, c’est un écosystème vivant, un véritable festin à ciel ouvert… pour des milliards de petites bouches invisibles. Et à ce banquet, les invités sont très nombreux : bactéries, champignons, actinobactéries, collemboles, vers, acariens, nématodes, etc. Mais commençons par les chefs de cuisine de ce grand buffet : les micro-organismes.
Les micro-organismes, ces ouvriers invisibles du compost
Les bactéries : les premières à table
Ce sont les stars du compostage. Elles arrivent en nombre dès qu’un nouveau déchet organique est déposé. On distingue trois grandes catégories de bactéries, en fonction de la température qu’elles aiment :
- Les mésophiles : elles se développent entre 10 et 40 °C. Ce sont les premières à intervenir. Elles amorcent la décomposition dès que vous mettez des épluchures ou du marc de café dans le bac.
- Les thermophiles : elles prennent le relais quand le compost chauffe, généralement entre 40 et 70 °C. Ce sont elles qui accélèrent la dégradation des matières les plus coriaces, comme la cellulose du papier ou les fibres végétales. En compost domestique, elles s’activent surtout en été ou dans des volumes bien équilibrés.
- Les actinobactéries : ces bactéries un peu spéciales aiment les matières sèches et ligneuses. Elles dégradent les matériaux riches en carbone (comme les feuilles mortes ou le carton). C’est souvent elles qui donnent cette bonne odeur de sous-bois au compost mûr.
Les champignons : les décomposeurs patients
Contrairement aux bactéries, les champignons sont moins pressés : ils se développent dans des conditions plus sèches et acides. Leur spécialité ? Démonter les structures complexes, comme la lignine ou la cellulose (présentes dans le bois, les papiers bruns ou certaines fibres végétales). Quand vous voyez des filaments blancs dans votre compost, ce sont souvent eux.
Ils sont comme ces artisans méticuleux qui désossent un meuble en bois pour en récupérer chaque vis. Lents mais redoutablement efficaces.
Et les autres ?
Les vers de terre, les collemboles, les cloportes ou les larves de cétoines participent aussi à la fête, surtout dans la phase de maturation. Ce sont eux qui brassent, mâchonnent, digèrent… et transforment le tout en humus. On les appelle les macro-organismes.
D’où viennent ces bactéries et champignons ?
C’est l’une des plus belles leçons du compost : rien n’est jamais totalement stérile. Les micro-organismes sont partout autour de nous. Ils arrivent dans votre compost :
- Avec les déchets eux-mêmes (les fruits, les légumes, le marc de café, les coquilles d’œufs… tout ça transporte déjà des bactéries sur sa surface)
- Par le sol (si votre composteur est en contact avec la terre, les vers et bactéries y accèdent librement)
- Par l’air (les spores de champignons et de bactéries volent et se déposent naturellement)
Autrement dit, vous n’avez pas besoin “d’ensemencer” un compost pour qu’il fonctionne. Il se peuple tout seul, à condition de lui offrir un environnement accueillant.
Azote et carbone : le carburant et la structure
Beaucoup de guides parlent de “matières vertes” et “matières brunes”, mais la vraie distinction repose sur leur teneur en carbone et en azote.
Voici une métaphore simple : imaginez que le compost est une grande soirée barbecue.
- Le carbone (C) est le charbon, le carburant qui alimente le feu.
- L’azote (N) est la viande que vous posez sur la grille : c’est ce que les microbes veulent manger.
Mais attention : sans charbon, le feu ne prend pas. Et sans viande, il ne sert à rien. Il faut donc un bon équilibre entre les deux.
Exemples concrets :
- Une peau de banane : riche en azote → matière “verte”
- Une feuille morte : riche en carbone → matière “brune”
- Un morceau de carton déchiré : très carboné
- Du marc de café : malgré sa couleur, très riche en azote
- Du pain sec : à mi-chemin, mais plutôt riche en carbone (surtout une fois dur)
À retenir :
➤ Les micro-organismes mangent l’azote…
➤ …mais ils ont besoin de carbone comme source d’énergie pour le faire.
Pourquoi certains aliments se comportent différemment ?
Observez vos restes de cuisine. Un morceau de pain va sécher et durcir s’il reste sur une table quelques jours. Une banane, elle, va se ramollir, noircir, puis dégager une odeur fermentée. Un reste de viande va sentir très mauvais. Pourquoi ?
C’est une question de structure et de composition :
- Le pain est sec, peu gras, riche en amidon → il perd de l’humidité et devient dur
- La banane est riche en sucre → les bactéries s’en régalent, les cellules éclatent, elle “fond”
- La viande est riche en protéines → elle attire des bactéries spécifiques (souvent anaérobies) qui produisent des composés soufrés très odorants
Les aliments riches en azote (protéines, sucres, matières animales) sont les premiers à pourrir. Les aliments secs et riches en fibres (papiers, feuilles, pains, cartons) se dégradent plus lentement, voire pas du tout s’ils sont trop secs ou compactés.
Quels risques avec un compost déséquilibré ?
Si vous jetez tous vos restes alimentaires sans y ajouter de matière sèche, vous créez un milieu trop riche en azote et trop humide. Résultat :
- Les micro-organismes aérobies étouffent
- Les bactéries anaérobies prennent le relais
- Résultat : ça fermente, ça sent mauvais, ça devient gluant, et ça attire les moucherons
Inversement, si vous ne mettez que du carton ou des feuilles mortes, votre compost sera :
- Trop sec
- Lent à démarrer
- Peu attractif pour les bactéries
- Résultat : ça stagne, ça s’effrite, et rien ne se passe vraiment
Élément |
Rôle dans le compost |
Exemple commun |
Carbone (C) |
Énergie / structure |
Carton, papier, feuilles mortes |
Azote (N) |
Nutriments pour les microbes |
Épluchures, marc de café |
Bactéries mésophiles |
Premiers agents de dégradation |
Fruits, légumes frais |
Bactéries thermophiles |
Accélérateurs à haute température |
Compost bien lancé |
Actinobactéries |
Dégradent le bois et le papier |
Carton, branches |
Champignons |
Décomposeurs secondaires |
Bois, papier, plantes dures |
Partie 2 :
Que peut-on (ou non) mettre dans son compost ?
Compost industriel ou domestique : quelle différence ?
Avant tout, rappel utile : tout ce qui est “compostable” ne l’est pas forcément chez vous.
On distingue deux grands types de composteurs :
Composteurs domestiques
- Composteur de jardin
- Lombricomposteur
- Composteur d’appartement avec ou sans bokashi
Température variable (15 à 50 °C), faible volume, pas de montée thermique durable
Plus fragiles, sensibles à l’humidité, aux erreurs de tri, aux nuisibles
Composteurs industriels
- Traitement des biodéchets à haute température (jusqu’à 70 °C)
- Dégradation rapide, destruction des pathogènes, acceptation de certains emballages compostables
Les consignes ne sont pas les mêmes. Un emballage “compostable” en compost industriel peut ne jamais se décomposer dans un compost domestique.
Compostabilité : Quelles sont les grandes familles de déchets ?
Les déchets végétaux crus : les alliés de base
Les déchets organiques d’origine végétale sont les incontournables du compostage domestique. Faciles à gérer, bien connus et efficaces, ils constituent la base idéale pour un compost sain et équilibré.
On y retrouve notamment :
- Épluchures de légumes
- Fruits abîmés
- Marc de café
- Sachets de thé (sans agrafes ni plastique)
- Coquilles d’œufs (broyées si possible)
- Feuilles mortes
- Fleurs fanées
- Tiges et fanes (carottes, radis, poireaux…)
Astuce : À découper si les tiges sont épaisses ou fibreuses (ex : poireaux). Les peaux d’agrumes sont compostables, mais en petite quantité : elles sont acides et se dégradent lentement
Pourquoi les déchets alimentaires crus doivent être maniés avec précaution ?
C’est un point sur lequel beaucoup de personnes se trompent. Contrairement aux idées reçues, certains aliments cuits peuvent effectivement être ajoutés au compost, mais sous conditions strictes. Seuls les restes végétariens, peu gras et sans sauce conviennent. Il faut impérativement éviter les plats contenant du fromage, de la viande, des matières grasses en excès ou des assaisonnements trop salés ou sucrés, car ils perturbent l’équilibre du compost et attirent les nuisibles. Les restes comme les pâtes, le riz ou les pommes de terre nature, le pain sec, les légumes cuits à la vapeur ou encore les croûtes de pizza sans fromage sont tout à fait acceptables dans un compost domestique.
En revanche, il faut absolument éviter les plats riches ou transformés, comme les lasagnes, les quiches, les gratins ou les soupes à la crème. Trop gras et trop salés, ces aliments ralentissent la décomposition, génèrent de mauvaises odeurs, fermentent rapidement et attirent les nuisibles comme les moucherons ou les rongeurs.
Conseil : enfouir ces restes cuits au centre du compost et ajouter immédiatement du brun (feuilles mortes, carton)
Pourquoi éviter les déchets animaux ?
Ils sont riches en protéines et en graisses, donc attractifs pour les rongeurs, les mouches… et particulièrement difficiles à composter à froid.
- Viandes crues ou cuites
- Poissons, crustacés, coquilles
- Produits laitiers (beurre, fromage, yaourt)
- Œufs entiers ou cassés
- Graisses, sauces, huiles de cuisson
Cependant, quelques exceptions sont possibles tel que les coquilles d’œufs (broyées) et petits restes de produits laitiers dans un composteur bien maîtrisé ou industriel.
En compostage domestique, ces déchets ne se dégradent pas bien et créent des risques sanitaires
Pourquoi le papier et le carton sont essentiels à votre compost ?
Les matières sèches sont indispensables pour équilibrer les déchets humides. Elles absorbent l’humidité, favorisent l’aération, et nourrissent les actinobactéries. Il est conseillé de privilégié :
- Essuie-tout usagés (non parfumés)
- Mouchoirs en papier
- Boîtes à œufs en carton
- Papier journal en petite quantité
- Carton brun non imprimé
- Papier kraft
Il faut cependant éviter certains composants comme :
- Papier glacé, plastifié, blanchi
- Serviettes parfumées, colorées
- Emballages imprimés avec encres chimiques
Conseil : déchirer en petits morceaux pour accélérer la dégradation
Bioplastiques, papiers « compostables », microplastiques : attention aux fausses bonnes idées
La multiplication des emballages dits “compostables” ou “biosourcés” sème souvent la confusion. Gobelets en carton, sacs kraft, barquettes à salade ou sachets de thé « bio » promettent d’être “écoresponsables”… mais tous ne sont pas les bienvenus dans un compost domestique.
Les papiers et cartons « imperméables »
Beaucoup d’emballages « en carton » sont en réalité recouverts d’une fine pellicule plastique (polyéthylène, polypropylène, etc.) pour les rendre étanches à l’humidité. C’est le cas, par exemple :
- Des gobelets de boisson chaude
- Des barquettes alimentaires
- Des boîtes à fast-food
- De certains sachets de thé ou infusions
Cependant, ces pellicules ne se dégradent pas dans un composteur de jardin. Elles peuvent se fragmenter en microplastiques, polluant le compost final
Les bioplastiques : que valent-ils vraiment ?
Les bioplastiques sont des plastiques issus de matières végétales (amidon de maïs, canne à sucre, etc.), et parfois certifiés compostables selon la norme EN 13432.
Mais attention :
- Cette norme s’applique au compostage industriel, à haute température et fort brassage
- Dans un composteur domestique, ces matériaux se dégradent mal, lentement, ou pas du tout
- Résultat : ils restent visibles longtemps, ou se fragmentent sans être véritablement digérés
Microplastiques : pourquoi dégradé ne veut pas dire digéré
Certains matériaux se fragmentent sous l’effet de la chaleur ou de l’humidité, mais ne sont pas digérés par les micro-organismes. Ils deviennent des microplastiques, invisibles mais persistants. Ces résidus peuvent contaminer votre compost, puis vos plantes, et à terme les sols et la chaîne alimentaire. Leur impact écologique est encore mal connu, mais mieux vaut jouer la prudence.
Ce que vous pouvez composter sans risque
Type d’emballage
|
Compost domestique ?
|
Pourquoi ?
|
Sachet de thé avec agrafe
|
Non |
Métal + plastique |
Sachet de thé en papier non blanchi |
Oui |
Biodégradable et inoffensif |
Gobelet carton à café |
Non |
Pellicule plastique |
Boîte à burger “kraft” |
Attention |
À vérifier : souvent pelliculée |
Sac kraft non traité, non gras |
Oui |
Bonne source de carbone |
Sacs compostables EN 13432 |
Non |
Compost industriel uniquement |
Sacs OK compost HOME |
Attention |
À tester, mais parfois décevants |
Film à base d’amidon (maïs, manioc…) | Attention |
Se dégrade lentement, pas toujours digéré |
Plantes, feuilles et fleurs : pourquoi faut-il faire attention aux exceptions ?
Lors de votre compost, il est bénéfique d’intégrer les végétaux suivants :
- Feuilles mortes
- Résidus de jardin
- Plantes fanées
- Fleurs de bouquet
Il faut cependant éviter les éléments suivants :
- Plantes malades ou infestées (risque de propager les pathogènes)
- Feuilles épaisses ou cireuses (ex : laurier, chêne) : très lentes à dégrader
- Plantes traitées aux pesticides
Conseil : si vous avez un doute, laissez sécher les plantes quelques jours avant de les composter
Il existe cependant des cas particuliers :
Élément
|
Compostable ?
|
Remarques
|
Agrumes |
Oui, avec modération |
Trop acides en excès |
Oignons, ail |
Oui |
Antibactériens → limiter |
Peaux d’avocat, noyaux |
Non, ou très lent |
Trop coriaces |
Noyaux de fruits |
Non, ou très lent |
Peut mettre 2 à 5 ans |
Cendres de bois |
En petite dose |
Très alcalin |
Copeaux de bois |
Oui |
Si non traité |
Plantes grasses (type aloe) |
Avec prudence |
Très humides, lente décomposition |
Huile de friture |
Non |
Étouffe les micro-organismes |
Textiles naturels |
Attention |
Très lent, à découper |
Partie 3 :
Liste alphabétique : Que peut-on vraiment mettre dans son compost ?
Cette liste est pour tous ceux et celles qui, devant leur poubelle, se sont déjà demandé :
“Est-ce que ça, je peux le mettre au compost ?”
Type de déchet par ordre alphabétique |
Compostable ? |
Remarques |
Agrumes |
Avec modération |
Acide, lente dégradation |
Ail |
Oui |
Effet antibactérien, limiter la quantité |
Ananas |
Oui |
Acide, fibreux mais compostable |
Avocat (peau, noyau) |
Non, très lent |
Très coriace, met des années à se dégrader |
Bananes très mûres |
Oui |
Parfait pour lancer une dégradation |
Banane |
Oui |
Ramollit rapidement, bon pour le compost |
Betterave cuite |
Attention |
Sucre → fermentation possible |
Boîtes à œufs (carton) |
Oui |
Parfait comme apport de carbone |
Café en dosette compostable |
Attention |
À vérifier : OK compost HOME recommandé |
Carton brun |
Oui |
Bonne matière sèche, déchirer en petits morceaux |
Cartons colorés |
Non |
Encres industrielles, risque de résidus |
Cendres de bois naturel |
Attention, en petite quantité |
Très alcalin, à doser finement |
Cendres de charbon |
Non |
Contient métaux lourds, toxique pour le sol |
Champignons |
Oui |
Très bons décomposeurs |
Charcuterie | Non |
Trop gras et salé, attire nuisibles |
Cheveux |
Très lent |
Riche en kératine, très longue dégradation |
Choux (fleur, rouge…) |
Oui |
Odeur possible mais compostable |
Citron |
Oui, avec modération |
Acide, se dégrade lentement |
Copeaux de bois brut |
Oui |
Matière sèche lente mais utile |
Copeaux de bois verni |
Non |
Traitement chimique |
Coquilles d’œufs |
Oui, broyées |
Broyer pour accélérer |
Croûtes de camembert |
Non |
Graisse + fermentation |
Croûtes de fromage |
Non |
Risque odeur, gras, très lent |
Croûtes de pain brioché |
Attention |
Trop sucré, à limiter |
Cresson |
Oui |
Très humide, bien mélanger |
Essuie-tout (non parfumé) |
Oui | Absorbe l’humidité, idéal |
Fanes de radis |
Oui |
Déchets verts idéaux |
Fanons de carottes |
Oui |
Très rapides à composter |
Feuilles de chêne |
Attention |
Acide, lente décomposition |
Feuilles de laurier |
Non |
Très coriace, riche en huiles essentielles |
Feuilles de noyer |
Non |
Contient juglone, toxique pour plantes |
Feuilles de platane |
Attention |
Très épaisses, lente dégradation |
Fleurs fanées |
Oui |
Déchets verts classiques |
Fleurs traitées (bouquets) |
Non |
Pesticides, colorants, toxiques pour micro-organismes |
Framboises abîmées |
Oui |
Se dégradent très vite |
Fruits moisis |
Oui |
Excellent azote, attention aux graines |
Gâteau |
Attention, si peu gras et végétal |
Éviter s’il y a crème/beurre |
Gazon fraîchement tondu |
Attention, en petite quantité |
Très humide, fermentation rapide |
Graines germées |
Attention |
Risque de germination si non enfouies |
Haricots verts |
Oui |
Parfaitement compostables |
Huile de friture |
Non |
Étouffe les micro-organismes |
Lentilles cuites |
Attention |
Petite quantité, très humides |
Litière d’animaux (minérale) |
Non |
Non biodégradable, risque de métaux lourds |
Litière d’animaux (végétale) |
Attention, selon composition |
Ok si sans additifs, ni déjections animales |
Marc de café |
Oui |
Apport azoté rapide |
Melon (pépins) |
Oui |
Très petits, sans souci |
Mouchoirs en papier |
Oui |
Bonne source de carbone |
Noyaux de fruits |
Non, très lent |
Très dur, met 2-5 ans à se décomposer |
Oignons |
Oui, à limiter |
Contient substances antibactériennes naturelles |
Ongles |
Attention, très lent |
Même problème que les cheveux, biodégradables mais lents |
Oranges |
Oui, avec modération |
Même logique que les autres agrumes |
Pain |
Oui |
Ok en petite quantité |
Papier cuisson |
Non |
Souvent siliconé |
Papier glacé |
Non |
Pellicule plastique, non compostable |
Papier journal |
Attention, en petite quantité |
Ok en petite quantité |
Papiers imprimés couleurs |
Attention |
Encre potentiellement toxique |
Pastèque (peau) |
Oui |
Très humide, à équilibrer avec du brun |
Pâtes cuites |
Oui |
Ok si sans sauce ni viande |
Peaux d’agrumes |
Oui |
À limiter pour acidité |
Peaux de kiwi |
Oui |
Fine et biodégradable |
Pelures de pommes de terre |
Oui |
Bonne dégradation |
Petits pois (coques) |
Oui |
Riche en fibres, à broyer si possible |
Papier sopalin parfumé |
Non |
Parfum chimique, non biodégradable |
Plantes grasses |
Oui, avec prudence |
Très humide, lente décomposition |
Poireaux |
Oui |
Tiges fibreuses, couper en morceaux |
Poisson |
Non |
Risque sanitaire, odeurs |
Produits laitiers |
Non |
Risque d’odeur et de fermentation |
Raisin |
Oui |
Très bon pour les bactéries |
Restes de repas |
Attention, si végétarien peu gras |
Ok si peu gras, enfoui + brun |
Riz cuit |
Attention, oui si nature |
Ok si nature, éviter sauces |
Sachet de thé (sans agrafe) |
Oui |
À composter sans agrafe |
Sachet de thé (avec agrafe) |
Non |
Contient métal, à trier |
Sacs bioplastiques EN13432 |
Non |
Pas pour compost domestique |
Sacs kraft |
Oui, si non traité |
Non imprimés, non gras uniquement |
Sacs OK compost HOME |
Attention |
Moyennement fiable |
Salade (restes) |
Oui |
Se décompose très bien |
Sopalin non parfumé |
Oui |
Absorbe l’humidité, idéal |
Tiges d’artichauts |
Attention |
Très fibreux |
Tiges de maïs |
Non, très lent |
Fibreuse, difficile à composter |
Tiges de tournesol |
Attention |
Difficiles à broyer, lente décomposition |
Tomates |
Oui |
Attention aux graines si pas chaud |
Tonte de pelouse séchée |
Oui |
Bonne source d’azote |
Viande |
Non |
Trop de protéines, attire nuisibles |
Yaourt nature |
Non |
Produit laitier, évitable |
Tisane en vrac |
Oui |
Idéale pour l’humidité |
Savoir quoi mettre dans son compost n’est pas une simple liste à cocher, c’est comprendre un écosystème. Celui des micro-organismes, des équilibres carbone/azote, de l’humidité et du temps. En respectant quelques grands principes (pas trop de gras, pas de plastique, varier les apports), on permet à ces petits décomposeurs invisibles de transformer nos restes en ressource vivante.
Composter, ce n’est pas seulement trier : c’est apprendre à observer comment la matière évolue, moisit, se transforme. C’est un geste simple mais exigeant, humble et efficace. Et qui commence par une question quotidienne : “Est-ce que ça, je peux le composter ?”
Foire aux questions fréquentes :
Que peut-on mettre dans un composteur de jardin ?
On peut y mettre des déchets de cuisine (épluchures, fruits, légumes, marc de café…), des matières sèches (carton, feuilles mortes), mais éviter les produits laitiers, viandes, poissons ou plastiques.
Quels aliments ne faut-il pas mettre dans le compost ?
Évitez les viandes, poissons, produits laitiers, plats cuisinés très gras ou salés, et tout ce qui est traité chimiquement ou contient du plastique (ex : sachets de thé avec agrafe).
Peut-on mettre les agrumes dans le compost ?
Oui, mais en petite quantité. Leur acidité peut ralentir la décomposition et perturber les micro-organismes. Coupez-les en morceaux si possible.
Que faire des essuie-tout et mouchoirs en papier ?
S’ils ne sont pas parfumés ni colorés, vous pouvez les composter. Ils apportent du carbone et aident à équilibrer l’humidité du compost.
Les sacs compostables (EN13432 ou OK Compost) sont-ils vraiment compostables ?
Certains le sont en conditions industrielles uniquement. Seuls les sacs certifiés OK compost HOME se dégradent dans un compost domestique — et encore, lentement.